Lorsque l’on dirige une PME, on doit faire face à des critères de gestion spécifiques, différents des modes de gestion des grands groupes. Michel Marchesnay, universitaire et co-fondateur de l’Association Internationale en Entrepreneuriat et PME (AIREPME), présente le rôle prédominant de la personnalité de l’entrepreneur. Il parle alors de profils « PIC » ou « CAP ».
L’entrepreneur « PIC » : la pérennité avant tout
Selon Michel Marchesnay, le profil « PIC » est un entrepreneur qui va privilégier dans l’ordre : la pérennité (P), l’indépendance (I) et la croissance (C). C’est un entrepreneur qui va ainsi mettre l’accent sur la conservation et l’accumulation de son patrimoine et gérer son entreprise « en bon père de famille ». Le profil « PIC » va travailler la fidélisation (de ses clients, de ses fournisseurs) et privilégier l’autofinancement. Cependant, c’est un profil de gestion qui peut rendre l’entreprise vulnérable en cas d’arrivée de concurrents plus agressifs par exemple, ou par la dépendance aux fournisseurs et clients. Michel Marchesnay note aussi les problèmes relatifs à la transmission de l’entreprise, qui peut créer des conflits liés aux différentes visions stratégiques des personnes concernées.
L’entrepreneur « CAP » : tout pour la croissance
A l’inverse, l’entrepreneur « CAP » privilégie les « coups » et donne priorité, dans l’ordre, à la croissance (C), l’autonomie (A) et la pérennisation de son entreprise (P). Son objectif va être de trouver des activités susceptibles de générer des profits élevés. Ce profil d’entrepreneur change régulièrement d’activité et n’a pas de problème à intégrer des personnes extérieures à son capital. La flexibilité va ici être la clé. Le chef d’entreprise va rechercher l’implication des membres de l’entreprise. Ainsi, alors que le profil « PIC » recherche avant tout une indépendance patrimoniale, le profil « CAP » va rechercher l’autonomie de la décision. Ce dernier peut cependant évoluer plus tard en « PIC ».
Que l’on soit « PIC » ou « CAP », Michel Marchesnay précise cependant que l’environnement de la PME déterminera également le succès du mode de gestion.