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Fiche métier : Manager de Transition

Fiche métier : Manager de Transition

Manager de Transition ESPACE SENTEIN

Le métier de Manager de Transition est originalement issu du secteur industriel. Les établissements du secteur social et médico-social ont commencé à ouvrir leurs portes aux méthodes et pratiques du secteur « ordinaire », celui des entreprises, il y a seulement une vingtaine d’années. Face à la crise actuelle, de nombreuses organisations éprouvent le besoin d’être accompagnées dans les changements souvent inévitables et vitaux pour leur pérennité, et font de plus en plus souvent appel à un Manager de Transition.

Ce métier, dont le marché s’est largement développé ces dernières années, offre une nouvelle dimension aux carrières professionnelles des cadres dirigeants confirmés.

Quelles sont les missions du Manager de Transition ?

Historiquement considéré comme un expert à faire intervenir en cas de crise, le Manager de Transition assure aussi les missions suivantes :

  • Gestion de crise
  • Restructuration au sein de l’organisme
  • Projet de regroupement / acquisition inter-associatif
  • Conduite d’un projet stratégique, lancement d’un nouveau service
  • Administration provisoire à la demande de l’autorité de contrôle
  • Remplacement provisoire d’un poste de dirigeant vacant

Quel est le profil du Manager de Transition ?

Pour apporter les réponses et l’accompagnement nécessaire à leurs clients, les Managers de Transition doivent disposer d’une expérience professionnelle confirmée dans les fonctions de dirigeant ou avoir piloté plusieurs projets complexes avec succès.

Ce sont souvent des cadres ou des ex-cadres de haut niveau, managers confirmés, en état de veille permanente sur les politiques publiques impactant fortement les pratiques des professionnels. Les Managers de Transition peuvent exercer leurs fonctions en portage salarial, en indépendant, ou encore au sein d’un cabinet spécialisé qui les dépêche en mission auprès de ses clients. 

Quel est le rôle du Manager de Transition ?

Dans la plupart des cas, les organisations font appel aux services d’un Manager de Transition pour gérer des situations de crise, résoudre des cas sensibles ou complexes. Le Manager de Transition met alors à profit son expertise du secteur social et médico-social, notamment en management des organisations et des partenariats, pour mener à bien les missions qui lui sont confiées et ce, de manière limitée dans le temps.

Missionné pour répondre à un objectif précis, à réaliser dans un temps donné, son rôle consiste à apporter une analyse rapide de la situation et à mettre en œuvre une solution concrète et opérationnelle. Souvent externe à l’entreprise, il est capable de lire son environnement et d’observer les conséquences secondaires issues du disfonctionnement.

Le Manager de Transition apporte une vision objective, orientée résultat et non-influencée par les enjeux internes de l’organisation. Sa mission consiste à redéfinir les rôles au regard des compétences métiers et des missions des services ou des établissements, et de préparer l’arrivée de celui ou celle qui prendra la direction du projet.

Quelles sont les compétences nécessaires pour réussir dans le rôle de Manager de Transition ?

Le Manager de Transition doit tout d’abord être expert dans son secteur, et assurer une veille régulière sur les politiques publiques et règlementations en vigueur.

La capacité d’analyse, l’écoute et la réactivité dans la prise des décisions, l’évaluation des risques, sont les compétences indispensables pour mener à bien ses missions.

Le Manager de Transition est doté de grandes capacités managériales, c’est un dirigeant affirmé, il est capable au sein d’une équipe nouvelle de revaloriser les rôles de chacun, de relever des initiatives intéressantes, de remettre le cadre, les règles, l’éthique, auprès de tous les acteurs.  

Quelle est la valeur ajoutée de la formation « Manager de Transition » ?

Bien que l’expérience professionnelle soit la clé d’accès aux missions d’accompagnement des transformations, on ne s’improvise pas Manager de Transition.

Le positionnement du Manager de Transition est différent de celui du dirigeant, il s’inscrit dans une logique du changement et non de continuité à l’image des fonctions d’un dirigeant.

La formation « Manager de Transition » lui permet précisément de :

  • Maîtriser le rôle et la mission du manager de transition, de positionner la fonction de manager de transition auprès des différentes parties intéressées,
  • Maîtriser les exigences des politiques publiques, de manager les ressources humaines d’un ESSMS,
  • Maîtriser les méthodologies et outils du management stratégique et opérationnel des organisations sociales et médico-sociales, d’évaluer un ESSMS et de préconiser des pistes d’amélioration,
  • Valider un Certificat Universitaire de Compétences (C.U.C.).

Au-delà, ce dispositif permet aux dirigeants d’établissement ou d’association, de tirer profit pour leur propre organisation des logiques, méthodes et outils, partagés au cours du cursus de « Manager de Transition ».

En savoir plus sur la formation et les prochaines dates de démarrage

C’est quoi un bon entrepreneur du médico-social ?

C’est quoi un bon entrepreneur du médico-social ?

Cet article présente les enjeux complexes du concept d’entreprenariat dans le secteur social et médico-social, il en montre aussi les limites qui font sa singularité, digne d’exemplarité.

Dans le monde de l’économie classique, le bon entrepreneur sera le personnage qui pourra donner satisfaction, bien sûr à ses clients au sens traditionnel, mais aussi à ses partenaires que sont les actionnaires, les salariés, sans oublier la puissance publique censée représenter l’intérêt général.

Les biens et services produits dans ce cadre marchand sont en général des biens que l’on appelle exclusifs et rivaux. Exclusifs car tout le monde ne peut pas en profiter : ils deviennent la propriété de celui qui en a payé le prix. Rivaux car l’utilisation du bien acheté réduit la quantité disponible pour les autres.
Dans le monde du médico-social les choses sont le plus souvent fort différentes. Les biens et services produits sont souvent des droits qui introduisent l’idée de non-exclusivité : tout le monde- évidemment sur la base de critères précis- peut profiter des largesses de la loi 2005-102, et qui introduisent aussi l’idée de non-rivalité : l’utilisation ne vient pas réduire le stock de ressources disponibles puisque -au moins en théorie- les guichets restent ouverts.

La gestion globale des entrepreneurs du médico-social ressemble ainsi à la gestion par les pêcheurs du domaine maritime d’avant les premières réglementations qui, elle aussi, se trouvait en face des caractéristiques de non-exclusivité : tout le monde pouvait pêcher, et de non-rivalité : le stock de poissons était à priori illimité.
Tant que les ressources produites par les Etats (l’impôt) ou produites par la mer sont immenses, ces caractéristiques de non-exclusivité et de non-rivalité se maintiennent. Pour autant le mode de gestion qui va prévaloir chez les entrepreneurs correspondants est plutôt celui que les économistes appellent parfois la « tragédie des communs ». Parce qu’en concurrence pour l’accès à la ressource halieutique, la gestion des pêcheurs fut celle d’une hausse continue des prélèvements et finalement la raréfaction de la ressource. Les économistes libéraux en déduisent que c’est en privatisant la mer que la bonne gestion des ressources – le soin apporté à leur reconstitution – sera assurée.

Cette voie est bien sûr celle qui garantit encore la compétition et la concurrence entre acteurs sur le marché. De façon fort différente, on pourrait envisager- en lieu et place de la compétitivité et de la concurrence – un esprit de solidarité comme celui régnant dans les vieilles communautés qui depuis parfois 1000 ans gèrent la circulation de l’eau entre des parcelles appartenant à des familles de cultivateurs. Une réglementation commune sans passer par les Etats pourrait gérer la ressource halieutique au bénéfice d’un intérêt commun de long terme. Evidemment, les pêcheurs ne se connaissant pas et souvent ne parlant pas la même langue, auraient énormément de mal à coopérer en vue de l’établissement d’une règle commune.

Les entrepreneurs du médico-social ne sont pas des pêcheurs et globalement ils sont moins en compétition entre–eux que dans le monde de l’économie classique. Pour autant ils font face à un problème de ressources publiques comme les pêcheurs font face à un problème de ressources halieutiques…et se retrouvent de fait plus ou moins en concurrence pour l’accès à la ressource publique devenue limitée. Une limite qui transforme progressivement les services médico-sociaux en biens exclusifs et biens rivaux : le nombre et la dimension des établissements se trouvant limités, leur utilisation par des usagers prive d’autres usagers d’un accès aux services. A un niveau plus global, la rareté pourra donner lieu à des formes de clientélisme auprès des gardiens de la ressource.
De fait, la bonne gestion du secteur médico-social consiste à maintenir le plus possible le double caractère de non-exclusivité et de non-rivalité des services rendus aux usagers. En cela elle ne fera que copier de façon plus responsable les pêcheurs, lesquels luttent contre le même double caractère par la hausse de la productivité de la pêche : la ressource diminue mais si je dispose d’instruments de pêche plus productifs, je pourrai maintenir mon activité destructrice plus longtemps.

Le bon gestionnaire du médico-social ne détruit pas la ressource comme cela se passe hélas pour nombre d’activités prédatrices de la nature, par contre il se doit de retarder l’irruption de l’exclusivité et de la rivalité en développant l’efficience de son établissement. En se montrant gestionnaire avisé, en quête d’un contrôle de l’ensemble des coûts associés aux services rendus, il contribue à maintenir l’immensité de la ressource. Il contribue à contenir le risque d’exclusivité et celui de rivalité qui frapperaient des ayants droits devenus des exclus.
La vraie concurrence à l’intérieur du secteur est celle de l’efficience, une efficience qui n’a pas pour objectif de manger le voisin, de prendre des parts de marché, mais à l’inverse de maintenir le plus longtemps possible une production de services respectant la double contrainte de non-exclusivité et de non-rivalité, gage du respect des valeurs de la République.

Et pour cela il existe aussi une règle morale que tout entrepreneur du médico-social doit avoir en tête, une règle qui nous vient d’un célèbre philosophe, Emmanuel Kant : « Agis comme si la maxime de ton action devait, par sa volonté, être érigée en loi universelle ».

Jean-Claude WERREBROUCK

Economiste et sociologue, Jean-Claude WERREBROUCK participe depuis plus de 20 ans au projet pédagogique d’Espace Sentein.

La gestion de PME selon Michel Marchesnay : être PIC ou être CAP ?

La gestion de PME selon Michel Marchesnay : être PIC ou être CAP ?

Lorsque l’on dirige une PME, on doit faire face à des critères de gestion spécifiques, différents des modes de gestion des grands groupes. Michel Marchesnay, universitaire et co-fondateur de l’Association Internationale en Entrepreneuriat et PME (AIREPME), présente le rôle prédominant de la personnalité de l’entrepreneur. Il parle alors de profils « PIC » ou « CAP ».

L’entrepreneur « PIC » : la pérennité avant tout

Selon Michel Marchesnay, le profil « PIC » est un entrepreneur qui va privilégier dans l’ordre : la pérennité (P), l’indépendance (I) et la croissance (C). C’est un entrepreneur qui va ainsi mettre l’accent sur la conservation et l’accumulation de son patrimoine et gérer son entreprise « en bon père de famille ». Le profil « PIC » va travailler la fidélisation (de ses clients, de ses fournisseurs) et privilégier l’autofinancement. Cependant, c’est un profil de gestion qui peut rendre l’entreprise vulnérable en cas d’arrivée de concurrents plus agressifs par exemple, ou par la dépendance aux fournisseurs et clients. Michel Marchesnay note aussi les problèmes relatifs à la transmission de l’entreprise, qui peut créer des conflits liés aux différentes visions stratégiques des personnes concernées.

L’entrepreneur « CAP » : tout pour la croissance

A l’inverse, l’entrepreneur « CAP » privilégie les « coups » et donne priorité, dans l’ordre, à la croissance (C), l’autonomie (A) et la pérennisation de son entreprise (P). Son objectif va être de trouver des activités susceptibles de générer des profits élevés. Ce profil d’entrepreneur change régulièrement d’activité et n’a pas de problème à intégrer des personnes extérieures à son capital. La flexibilité va ici être la clé. Le chef d’entreprise va rechercher l’implication des membres de l’entreprise. Ainsi, alors que le profil « PIC » recherche avant tout une indépendance patrimoniale, le profil « CAP » va rechercher l’autonomie de la décision. Ce dernier peut cependant évoluer plus tard en « PIC ».

Que l’on soit « PIC » ou « CAP », Michel Marchesnay précise cependant que l’environnement de la PME déterminera également le succès du mode de gestion.

Vidéo : « Le management de la formation en 2020 » par Laurent Riquelme

Vidéo : « Le management de la formation en 2020 » par Laurent Riquelme

C’est à l’occasion du colloque annuel d’Espace Sentein qui se tenait à Paris le 20 janvier dernier, que Maître Laurent Riquelme est intervenu sur le thème du management de la formation à l’horizon 2020. Il rappelle que la loi de 2014 sur la formation professionnelle vient remettre en cause ce qui a été créé en 1971 ; un événement historique. Pour la 1ère fois, on voit apparaître un objectif de qualité, ce qui change certaines règles et pose de nouvelles difficultés.

Retrouvez l’intervention complète de Maître Laurent Riquelme en vidéo :

3 livres pour en savoir plus sur le management dans le secteur du médico-social

3 livres pour en savoir plus sur le management dans le secteur du médico-social

Le secteur social et médico-social est marqué par de profonds changements, auxquels chaque acteur du secteur se retrouve confronté. Espace Sentein, en collaboration avec ses partenaires, vous a sélectionné trois ouvrages clés.

Entreprendre et diriger en action sociale

L’ouvrage de François Noble et Gilles Bouffin “Entreprendre et diriger en action sociale – Gouvernance, dirigeance et management associatif”, se présente comme une réflexion sur l’entrepreunariat social. S’inscrivant tout à la fois dans une démarche de politiques publiques et de missions d’intérêt général, les associations doivent aujourd’hui tenir compte de ce que les auteurs appellent le “principe de réalité”. Ils proposent des pistes concrètes pour les acteurs du secteur, tant du côté de la gouvernance associative que du fonctionnement managérial.

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Les services à la personne – Amour et management – Le secret de la qualité

Yvon Mougin et Isabelle Aviet présentent ici un ouvrage dans lequel le secret de la qualité du service n’est autre que le travail de l’amour. Autour de l’amour universel de servir les autres, les auteurs proposent une méthode de management qui passionnera celles et ceux qui se sont engagés dans les services à la personne. Un secteur dédié à l’humain et à l’amour de l’autre.

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Penser le management en action sociale et médico-sociale

Jean-René Loubat, présente ici la deuxième édition de son ouvrage “Penser le management en action sociale et médico-sociale”. Entre essai et manuel, l’auteur propose de concevoir une voie managériale adaptée à un secteur d’activité en mouvance permanente. S’inspirant des méthodes de management du secteur industriel, il souligne l’importance de les adapter au domaine du social et du médico-social, qui a ses propres attentes. Agrémenté d’exemples de terrain, l’ouvrage offre une nouvelle vision du management.

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Remportez ces ouvrages en participant à notre jeu concours ! Cliquez ici

Le management d’équipe en 10 points clés

Le management d’équipe en 10 points clés

Savoir manager une équipe, que l’on travaille dans le secteur médico-social, dans le secteur de la santé ou dans une entreprise privée, c’est avant tout comprendre les règles du jeu. Pour vous aider, nous avons réuni ci-dessous les 10 points clés du management d’équipe… ou comment devenir un bon manager :

  1. Savoir résumer son projet en 10 lignes maximum. « Parce que, ce qui se conçoit bien s’énonce clairement »
  2. Etablir des objectifs clairs et réalisables par l’équipe (objectifs « SMARTS »)
  3. Innover et se montrer audacieux
  4. Former ses collaborateurs en permanence
  5. Savoir dire « non », afin de garder un objectif clair et de mieux fixer le cadre du « oui »
  6. Maintenir la motivation des équipes en favorisant les prises d’initiative
  7. Savoir déléguer (selon des règles de délégation claires)  et faire confiance à ses collaborateurs
  8. Etre persévérant
  9. Savoir anticiper et être réactif (d’où l’importance de la veille)
  10. Analyser les échecs en équipe afin de les comprendre et de savoir rebondir

Le manager d’équipe est donc tout à la fois un entraîneur, un visionnaire, un animateur qui sait entretenir la motivation de ses équipes. Il sait que porter un projet d’équipe, c’est avant tout travailler en équipe.

Impliquez toujours votre équipe et gardez toujours en tête que, selon la citation du philosophe Sénèque : « seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ».

 

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