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Portrait : Sophie Saez, au plus près des enfants handicapés

10 Mar 16 | Portraits | 0 commentaires

Travaillant au coeur d’une structure spécialisée dans le très jeune âge, Sophie Saez n’a jamais regretté son choix et est aujourd’hui responsable de CAMSP.

Pouvez-vous nous présenter votre structure, les services proposés et le poste que vous y occupez ?

Je suis responsable d’un Centre d’Action Médico-Sociale Précoce dit CAMSP, qui est un Centre de Consultations Ambulatoires pour les enfants de 0 à 6 ans handicapés ou à risque de handicap. Ainsi, nos missions de prévention financées par le Conseil Départemental sont à destination d’enfants prématurés ou repérés (à la crèche, à l’école) comme présentant des difficultés.

Sur nos missions de soins financées par l’ARS (sur des financements CPAM), nous suivons, par des rendez-vous réguliers, des enfants présentant déjà des handicaps suite à des maladies ou des séquelles d’accidents survenus lors du tout premier âge, voire in utero. Nous sommes spécialisés dans l’âge et non dans une pathologie particulière.

L’équipe du CAMSP est donc composée de médecins spécialistes (neuropédiatre, pédopsychiatre, audiophoniâtre et médecin de médecine physique), paramédicaux (kinésithérapeutes, ergothérapeutes, psychomotriciens, orthophoniste et orthoptiste, éducatif – éducateurs spécialisés) et psychologues (neuropsychologue et clinicien).

Le rôle du CAMSP est de faire, à l’entrée, un bilan diagnostic des besoins de l’enfant. Il arrive également que nous soyons à l’origine de l’annonce d’un handicap. Ensuite, par un projet global d’accompagnement (au CAMSP, à domicile, voire dans les collectivités fréquentées par l’enfant), nous proposons des prestations diversifiées afin de prendre en compte la globalité de la problématique de l’enfant en y incluant toute la famille.

Quel est votre parcours ?

Psychomotricienne de formation, j’ai tout d’abord exercé dans divers établissements médico-sociaux (IME, MAS, ITEP) pendant 18 ans. J’ai également acquis un Master de Psychologie Sociale et Gestion des Ressources Humaines qui a complété une Licence en Psychopathologie.

Je ne connaissais absolument pas ce type de structure et c’est justement le jeune âge des enfants, ainsi que le haut niveau de technicité trouvé dans ces structures, qui m’a attirée et m’a donné envie de postuler à une annonce trouvée par hasard. Je n’ai jamais regretté mon choix, car la diversité des situations en font un travail enrichissant et gratifiant pour un professionnel. En effet, rien n’est encore « joué » à cet âge pour paraphraser Françoise Dolto, l’action médico-sociale précoce prouve qu’il est important d’agir tôt et qu’il vaut mieux « prévenir que guérir ». Pour avoir travaillé auprès de publics plus âgés, je repense souvent à ce qu’ils auraient pu éviter du « surhandicap » avec un suivi précoce.

Quels sont les plus grands challenges de votre mission ?

Faire connaître et reconnaître ces structures atypiques car elles sont encore méconnues et votre interview m’en donne l’occasion !

Qu’attendiez-vous de la formation DEMS que vous avez suivie ?

Cette formation DEMS (Dirigeant de l’Economie Médico-Sociale) était pour moi l’occasion de prendre du recul par rapport à mon travail de terrain en clarifiant les challenges qui sont, ou seront, à relever pour nos structures médico-sociales. Mettre du sens, formaliser, intégrer une démarche de manager conscient des enjeux présents et à venir dans le secteur social et médico-social : la formation m’a permis d’acquérir une perspective environnementale plus large et non plus autocentrée au niveau de l’établissement sur les enjeux du secteur des ESSMS.

Comment les évolutions du secteur affectent-elles votre métier au quotidien ?

Cela se ressent dans la formalisation de nos missions : nous avons dû revoir toutes nos propositions de prestations en nous posant systématiquement la question de la pertinence envers nos usagers, que sont les familles de ces petits. Cela a donné lieu à l’établissement de procédures écrites, réfléchies en équipe, qui nous ont permis de nous questionner sur la « plus-value » apportée à ces enfants dans les propositions d’accompagnement que nous pouvions faire, et aussi d’apprendre à valoriser, à l’extérieur, la qualité de cet accompagnement.

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