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Michel Laforcade : les vrais enjeux de l’évaluation

Michel Laforcade : les vrais enjeux de l’évaluation

A l’occasion du colloque annuel d’Espace Sentein sur le thème “2014-2016 : Les enjeux du secteur social et médico-social”, Michel Laforcade (Directeur Général de l’Agence Régionale de Santé (ARS) d’Aquitaine) est intervenu sur les enjeux de l’évaluation.

Selon lui, il y a trois enjeux à prendre en compte. Retour sur son intervention.

L’évaluation : un enjeu idéologique

Michel Laforcade part du constat qu’aujourd’hui, le secteur du médico-social demande à ce que l’on rende des comptes. En effet, depuis un peu plus de 10 ans, il faut faire la preuve de la qualité des prestations des établissements et services sociaux et médico-sociaux.  Pour lui, l’action sanitaire et sociale a longtemps été fondée sur le postulat selon lequel nous étions du côté du Bien, du simple fait que l’on s’ocuppait de personnes malades, en situation de handicap ou d’exclusion. Mais les métiers de travailleurs sociaux, au même titre que les métiers d’enseignants et de médecins, ont été désacralisés. Un changement radical qui s’est opéré, et dont découle le besoin d’évaluation.

L’évaluation comme travail de mémoire

Pour Michel Laforcade, il n’y a pas besoin d’inventer de nouveaux concepts ou de nouvelles valeurs. Ce à quoi nous incite l’évaluation est plutôt un travail de fidélité et de mémoire. Nous devons quotidiennement être fidèles aux valeurs de l’établissement et aux valeurs de l’action sanitaire et sociale. En effet, toute institution a tendance à devenir amnésique.

Avec l’évaluation, il ne s’agit donc pas de prendre la pause et de regarder devant soi en se demandant quel avenir on doit inventer. Il s’agit beaucoup plus de regarder derrière soi et d’être fidèle aux paradigmes de l’action sociale et médico-sociale.

L’évaluation : à la reconquête du sens

La question que se pose Michel Laforcade est la suivante : “comment faire pour que l’évaluation ne se dissolve pas dans le formalisme ?”. En effet, selon lui, il faut toujours réinjecter du sens dans les institutions. Il fait alors une proposition : peut-être que pour redonner du sens, il faut rappeller la distinction fondamentale entre théories professionnelles et idéologies. La théorie professionnelle a effectivement vocation à être confrontée à d’autres théories et à être remplacée. Il faut donc toujours apporter des preuves à l’appui de ces théories.

Pour conclure, Michel Laforcade rappelle que la question à se poser est la suivante : qu’est-ce qu’un geste juste dans nos institutions ?

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